Garde-côtes et autorités portuaires main dans la main contre les pirates

Points clés

• Les ports américains sont vulnérables aux cyberattaques qui pourraient gravement perturber les chaînes d'approvisionnement
• Le gouvernement fédéral US cherche à renforcer la cybersécurité dans le secteur maritime
• Le port de Los Angeles est cité en exemple pour sa collaboration public-privé en matière de cyber-résilience
• Des normes minimales de cybersécurité pour les installations portuaires et les navires sont en préparation

Une menace pressante pour les ports américains

Imaginez un instant que nos grands ports maritimes soient paralysés par une cyberattaque massive. Plus de 95% des marchandises entrant aux États-Unis transitent par la mer. Une perturbation informatique pourrait donc avoir des conséquences désastreuses sur l'économie et notre vie quotidienne.

Malheureusement, ce scénario n'a rien de la science-fiction. L'an dernier, le plus grand port du Japon a dû fermer plusieurs terminaux à cause d'un rançongiciel. Chez nous, les capacités de cyberdéfense varient énormément d'un port à l'autre. Certains comme celui de Los Angeles sont bien protégés. Mais beaucoup restent vulnérables.

Le problème, c'est que nos quelques 300 ports sont gérés par une myriade d'acteurs : États, comtés, municipalités, entreprises privées ou un mélange de tout ça. Difficile dans ces conditions d'avoir une approche uniforme et coordonnée face aux pirates informatiques !

Le gouvernement fédéral passe à l'action

Heureusement, la Maison Blanche a décidé de s'attaquer au problème. En février dernier, le président Biden a signé un décret pour muscler la cybersécurité maritime.

Ce décret donne plus de pouvoirs aux Garde-Côtes, ce bras armé de l'État en mer. Ils pourront désormais ordonner aux installations portuaires et aux navires de corriger des failles de sécurité informatique. Les Garde-Côtes pourront aussi inspecter les sites à risque et contrôler les mouvements des bateaux présentant une cybermenace.

Mais le gouvernement ne compte pas s'arrêter là. Anne Neuberger, la conseillère adjointe à la sécurité nationale pour le cyber, a annoncé que des normes minimales de cybersécurité étaient en préparation. Elles s'appliqueront à toutes les installations portuaires et à tous les navires.

Los Angeles, un modèle à suivre

Lors d'un point presse, Anne Neuberger a cité en exemple le port de Los Angeles et son centre de cyber-résilience. Cette structure réunit des acteurs publics et privés pour protéger les infrastructures critiques. Une vraie réussite selon elle.

Il faut dire que Los Angeles est en première ligne face à la menace cyber. L'an dernier, le port a bloqué pas moins de 750 millions de tentatives d'intrusion informatique ! Son directeur, Gene Seroka, ne cache pas que c'est un combat de tous les instants.

Los Angeles montre la voie à suivre : une collaboration étroite entre les autorités et les entreprises, des investissements conséquents, une vigilance permanente. Nul doute que le gouvernement fédéral s'en inspirera pour son plan national de sécurisation des ports.

Tous concernés par la cybersécurité portuaire

Renforcer la cybersécurité de nos ports est un immense défi qui nous concerne tous. Les entreprises devront probablement mettre la main au portefeuille pour se mettre aux nouvelles normes. Les autorités locales et fédérales aussi. In fine, le coût se répercutera sur les consommateurs que nous sommes.

Mais avons-nous vraiment le choix ? Imaginez qu'une attaque informatique bloque l'approvisionnement en pétrole ou en médicaments pendant des semaines. Le prix à payer serait autrement plus lourd, humainement et économiquement.

Bien sûr, le risque zéro n'existe pas. Les pirates redoublent d'ingéniosité pour s'infiltrer dans les systèmes. Mais en unissant nos forces, en investissant dans la prévention et la réaction, nous pouvons considérablement réduire notre vulnérabilité. C'est tout l'enjeu de ce vaste chantier lancé par la Maison Blanche.

En conclusion

La sécurisation de nos ports face aux cyberattaques est vitale pour notre pays. Le gouvernement fédéral US l'a bien compris en faisant de ce sujet une priorité nationale. Reste maintenant à transformer les paroles en actes.

Cela passera par une coopération sans faille entre le public et le privé, à l'image de ce qui se fait à Los Angeles. Par des investissements massifs aussi, malgré un contexte budgétaire tendu. Enfin, par une prise de conscience collective des risques encourus.