Atos : le pari de Butler et Onepoint pour rebâtir un champion européen
Points clés
- Atos, géant français des services informatiques, traverse une période difficile
- Butler Industries et Onepoint forment un consortium pour sauver Atos
- L'objectif est de faire d'Atos un leader européen du numérique, de la cybersécurité, de l'IA et du cloud souverain
- Le plan prévoit de préserver les actifs, de retrouver la rentabilité et de restructurer la dette
Atos, fleuron français en eaux troubles
Atos, autrefois joyau de l'informatique française, semble avoir perdu son éclat ces derniers temps. Cette entreprise de services numériques qui employait près de 110 000 personnes dans le monde en 2022 traverse en effet une zone de turbulences.
Vous vous demandez sûrement : "Mais qu'est-ce qui a bien pu arriver à ce mastodonte ?" La réponse est simple : une succession d'acquisitions hasardeuses et de mauvais choix stratégiques.
Le chevalier blanc Butler Industries
Heureusement, un sauveur pourrait bien se profiler à l'horizon. Il s'agit de Butler Industries, une société d'investissement qui a décidé de prendre le taureau par les cornes. En s'alliant avec Onepoint, l'actionnaire majoritaire d'Atos, Butler espère redonner ses lettres de noblesse au groupe.
Leur objectif ? Rien que ça :
- Faire d'Atos la plateforme européenne numéro un pour le numérique, la cybersécurité et l'intelligence artificielle
- Positionner Atos comme le leader du cloud souverain en Europe
Un projet ambitieux, vous en conviendrez. Mais comment comptent-ils s'y prendre ?
Le plan de sauvetage en 3 étapes
Le consortium Butler/Onepoint a dévoilé un plan en trois volets pour remettre Atos sur les rails :
- Protéger les actifs
- Préserver l'ensemble des activités et des infrastructures existantes
- Éviter un démantèlement qui ferait perdre sa valeur au groupe
- Retrouver la rentabilité
- Recentrer Atos sur ses métiers clés et ses marchés porteurs
- Optimiser les coûts et améliorer l'efficacité opérationnelle
- Un retour aux bénéfices est espéré à brève échéance
- Restructurer la dette
- Renégocier les conditions d'emprunt avec les créanciers
- Alléger le fardeau financier pour faciliter le redressement
Un programme complet qui montre la volonté de Butler et Onepoint de rebâtir Atos pierre par pierre.
Atos, future licorne européenne ?
Bien que le chemin soit encore long, les ambitions affichées par le consortium sont de taille. Derrière les objectifs de leadership dans le numérique et la cybersécurité, on devine une véritable vision stratégique.
Domaine | Ambition |
---|---|
Numérique | Plateforme européenne de référence |
Cybersécurité | Acteur incontournable du marché |
IA | Poids lourd de l'intelligence artificielle |
Cloud | Opérateur majeur du cloud souverain |
En clair, Butler et Onepoint rêvent de faire d'Atos la prochaine licorne technologique européenne. Un pari osé mais qui, s'il est gagné, pourrait redonner toute sa superbe au groupe français.
Atos à l'heure de la souveraineté numérique
Au-delà des considérations financières, le projet de Butler et Onepoint semble s'inscrire dans une dynamique géopolitique forte. En voulant faire d'Atos un acteur majeur du cloud souverain européen, ils répondent à un enjeu stratégique de premier plan.
Face à la domination des géants américains et chinois dans ce secteur, l'Europe cherche en effet à affirmer son indépendance numérique. Et qui de mieux qu'un groupe comme Atos, ancré dans l'Hexagone, pour porter cette ambition ?
Les atouts ne manquent pas :
- Un solide socle industriel existant
- Une expertise reconnue dans la sécurité des systèmes d'information
- Un positionnement idéal pour capter les budgets publics européens
Reste à voir si Butler et Onepoint sauront transformer l'essai. Mais une chose est sûre, la partie est loin d'être gagnée d'avance.
Un avenir entre les mains des créanciers ?
Si le plan de sauvetage semble bien ficelé sur le papier, son succès dépendra en grande partie de la réaction des créanciers d'Atos. Et c'est bien là que le bât risque de blesser.
Avec une dette avoisinant les 3 milliards d'euros, le groupe n'a d'autre choix que de renégocier ses conditions d'emprunt. Un exercice périlleux qui pourrait s'avérer être la pierre d'achoppement du projet.
Les questions se bousculent :
- Les créanciers accepteront-ils d'alléger la pression financière ?
- À quelles contreparties devront consentir Butler et Onepoint ?
- Le risque d'un défaut de paiement ne plane-t-il pas ?
Autant d'inconnues qui pourraient fragiliser le plan de vol du consortium. Un dossier à suivre de près dans les prochains mois.
Conclusion
Le sauvetage d'Atos par Butler Industries et Onepoint est un pari audacieux. Derrière les chiffres et les restructurations, c'est une véritable vision industrielle et souverainiste qui se dessine.
Faire renaître un champion européen du numérique, de la cybersécurité et du cloud : voilà l'ambition affichée. Un défi de taille qui suppose de relever de nombreux obstacles, à commencer par la restructuration de la dette colossale d'Atos.
Alors, Butler et Onepoint réussiront-ils leur pari ? Rien n'est moins sûr. Mais une chose est certaine, leur initiative pourrait bien marquer un tournant décisif pour la souveraineté numérique européenne. Affaire à suivre...
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